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59 S’ALLIER FLUIDIFIER le parcours de prise en charge des victimes France Victimes est la fédération des associations de victimes. Où en est-elle aujourd’hui ? Sur le fond, la fédération est restée fidèle aux principes, édictés dès sa création en 1986, d’universalité et de solidarité de l’aide à apporter à chaque victime, « quel que soit le malheur qui la frappe », comme l’a dit Robert Badinter. Sur la forme, elle a évolué. Nous comptons aujourd’hui 129 adhérents. Ce qui représente 1 700 salariés, 1 560 lieux d’accueil, près de 400 000 victimes accompagnées, pour près d’un million d’entretiens par an. Par ailleurs, avec le récent agrément accordé par le ministère de la Justice aux associations de notre réseau, ces dernières sont très fortement impliquées et mobilisées sur des dispositifs publics tels que les bureaux d’aide aux victimes, les téléphones grave danger ou encore le bracelet antirapprochement. Sans être des associations dont l’objet serait « spécialisé », certaines aident les femmes. Ainsi, l’an dernier, près de 108 000 femmes victimes au sein du couple ont été suivies et plus de 28 000 mineurs. La tâche est immense quand nous savons que nous n’accompagnons qu’une victime sur dix. Le Fonds a signé une convention de partenariat avec France Victimes. Comment se déroule cette coopération? Cette coopération avec le Fonds est très précieuse pour nous. Au-delà des échanges réguliers, voire quotidiens, que nous avons avec les équipes du Fonds, je peux citer ici trois réalisations de notre collaboration. D’une part, la veille juridique que nous avons pu mettre en place avec le soutien du Fonds. Ainsi,en 2021, près de 43 arrêts ont pu être analysés et mis à disposition des juristes de nos associations adhérentes. D’autre part, la collaboration très étroite avec les services du SARVI. Les personnes référentes qui nous ont été désignées sont des facilitatrices pour nous et les victimes. Que ce soit des questions techniques, des situations bloquées ou des échanges de pièces simplifiés, notamment pour nos collègues ultramarins, 150 dossiers ont été facilités en deux ans ; et donc autant de victimes qui accèdent à leur indemnisation plus facilement. Enfin, le site parcours-victimes.fr. Il a été construit avec le Fonds et est aujourd’hui un site de référence très souvent consulté. Citons notre collaboration dans le cadre du processus de concertation nationale sur l’accompagnement, l’indemnisation et l’aide à la résilience des victimes d’actes de terrorisme. Le FGTI a lancé en juin 2021, en partenariat étroit avec France Victimes, une démarche inédite de consultation directe des victimes d’attentats et de leurs associations. Cette initiative permet de belles avancées dans l’information pédagogique et l’accompagnement des victimes, à laquelle est associé l’ensemble des acteurs ministériels, associatifs, institutionnels et France Victimes. Quel regard portez-vous sur le FGAO et le FGTI et les enjeux communs qui nous unissent ? Le modèle du Fonds est exceptionnel et unique en Europe. Tout l’enjeu est de le promouvoir plus que de le critiquer. Il faut veiller cependant à ce qu’il soit questionné sans cesse pour continuer à s’améliorer. SI l’on doit pointer les enjeux et combats à mener demain sur le plan de l’indemnisation, ce serait sans doute ceux du climat, des catastrophes naturelles et de la « désassurance », que l’on voit arriver à grand pas. Enfin, les travaux collaboratifs engagés ont beaucoup porté ces dernières années sur les victimes d’actes de terrorisme. Il est important que les progrès réalisés et les « bonnes pratiques » puissent désormais s’étendre à toutes les victimes de droit commun.• PAROLE DE partenaires MARYSE LE MEN RÉGNIER ET JÉRÔME BERTIN, présidente et directeur général de la Fédération France Victimes

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